Il y a dans les premiers jours de l’être humain quelque chose d’infiniment précieux, une lumière, une douceur, un amour que chaque nouveau-né porte en ce monde comme un cadeau. Peut-être avez-vous expérimenté cette ambiance si particulière lorsqu’un bébé se trouve dans une pièce. Cette présence nous ramène au cœur de la vie, à la nudité de l’âme.

Et si, pour que cet enfant, grandisse dans le respect de lui-même, des autres et de son environnement, il suffisait juste d’être là, avec lui. Suffisamment proche pour qu’il se sente en sécurité, suffisamment loin pour le laisser expérimenter. Dans une confiance totale qu’il sait ce dont il a besoin et que s’il a besoin de nous, il saura le demander. Dans la certitude qu’il n’y a aucun projet à avoir pour lui.

L’interventionnisme dont notre société a le secret quand il s’agit des enfants est déjà, en soi, une violence. Et il y a bien d’autres violences… Comment a-t-on pu nous faire croire que l’être humain apprend par l’humiliation, les punitions, les obligations, les notes, la compétition, le chantage… J’y ai souscrit moi aussi, avec moins d’ardeur que d’autres mais ayant passé 45 ans dans l’école publique…difficile d’y échapper. Et avec mes propres enfants… Nous sommes tous imprégnés de ces croyances…

Mais les temps changent, d’autres voix se lèvent, même si ce sont encore des balbutiements difficiles à percevoir dans la clameur générale. On entend dire que les enfants aussi (comme les femmes, comme tout être humain et tout être vivant) ont droit à la dignité, au respect et à la liberté de choix. Parce que « Oui, la nature humaine est bonne » comme le dit le titre du livre d’Olivier Maurel.

Nous, adultes, avons à apprendre à nous aimer et à prendre soin de nous pour pouvoir accompagner les jeunes humains dans l’enthousiasme et la confiance.

Pour aller plus loin :

Célestin Freinet « Le maître insurgé »

Peter Gray « Libre pour apprendre »

Daniel Greenberg   « L’école de la liberté »

Ramin Faranghi « Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font qu’ils veulent »

Catherine Gueguen : « Pour une enfance heureuse »

Alexander S. Neil  « Libres enfants de Summerhill »

Evelyne Mester « Mon enfant, mon égal »

Elfie Rebouleau « Qu’est-ce que l’âgisme ? »

André Stern « Et je ne suis jamais allé à l’école »

Jean-Pierre Lepri « La fin de l’éducation »